Séance présentée par Leïla Foughali, suivie d’une rencontre avec Shahad Ameen, animée par Nadia Meflah, critique et formatrice en cinéma
en partenariat avec 
le Panorama des cinémas 
du Maghreb et du Moyen-Orient

La jeune Hayat vit dans un village de pêcheurs régi par une sombre tradition : chaque famille doit donner une fille aux créatures marines qui habitent les eaux voisines. En retour, les créatures marines sont ensuite chassées par les hommes du village. Hayat échappe de peu au sacrifice grâce à la bienveillance de son père, mais sa survie fait d’elle une paria. Lorsque vient son frère nouveau-né, Hayat doit choisir entre accepter son destin de devenir sirène ou se battre pour conserver le corps qu’elle habite.

«  Je voulais raconter comment la pression d’être une fille dans la société saoudienne peut en quelque sorte ruiner l’idée de devenir une femme à l’avenir. C’est mon histoire. Mais je sentais qu’il ne s’agissait pas seulement de moi… Quand j’étais à l’école, nous étions de nombreuses petites filles à aimer le sport et à dire : “Bien sûr, nous voulons être des garçons. Qui voudrait être une fille !” C’était comme ça jusqu’à ce que j’aie 23 ans. Et puis un jour je me suis dit : “Mais bien sûr, je veux être une femme !” Il vous faut alors désapprendre beaucoup de choses qu’on vous a apprises sur vous-même, sur votre corps. Pour être en paix avec ce corps. Et je voulais raconter cette histoire. Pour moi, c’est le voyage d’Hayat. Trouver cette paix. Trouver cette force en elle, qu’elle ne se savait pas posséder.  »
Shahad Ameen, entretien avec Variety, 3  septembre 2019