Table ronde animée par Frédéric Denhez, journaliste et écologue.

Les animaux sont aujourd’hui des sujets permanents d’actualité. Ils ne sont même plus dans le débat, ils sont le débat. Objets sociaux à part entière, ils sont devenus des sujets politiques. Qui, aujourd’hui, oserait avouer publiquement une indifférence à la « cause », au « bien-être » animal ? Le débat est difficile, parfois impossible. Loin de nos vies urbaines, l’animal est mythifié, personnifié ou méprisé. Chacun de nous se projette sur lui.
Véganes et antispécistes prétendent qu’il est notre égal. Des naturalistes estiment que l’homme doit laisser toute leur liberté aux prédateurs. D’autres conçoivent cirques, parcs zoologiques et abattoirs comme un même problème. Les éleveurs et les chasseurs sont désignés comme des assassins, le bétail comme l’ennemi du climat. Dans notre société qui ne veut plus voir souffrir et questionne tous les «  genres  », la recherche démontre chaque année la profondeur des intelligences animales et l’intérêt de laisser à la faune la liberté d’évoluer.

Comment désormais cohabiter avec les (autres) animaux ? C’est à cette question que tenteront de répondre Valérie Chansigaud, historienne des sciences de l’environnement (Histoire de la domestication animale, Delachaux et Niestlé, 2020), le naturaliste Pierre Rigaux (Loups, un mythe vivant, Delachaux et Niestlé, 2020), Frédéric Saumade, professeur d’anthropologie sociale (Cowboys, clowns et toreros, l’Amérique réversible, Berg International, 2014), l’écrivain Camille Brunel (Les Métamorphoses, Alma éditeur, 2020) et Guillaume Leterrier, éleveur de moutons en Seine-Saint-Denis (Les Bergers Urbains).