Animal Pensivité

Un film de Christine Baudillon

Carte blanche à 
Jean-Christophe Bailly
Séance suivie d’une rencontre 
entre Christine Baudillon 
et Jean-Christophe Bailly

Au cours des saisons, des animaux familiers et sauvages nous regardent au-delà de toute temporalité. Immergés au cœur de leur «  espace-temps  » ouvert au monde, ils nous adressent leurs pensées, leur être-là, vivants et vacants. Enfants de la nature, leur monde est corrélations et mélodies, le notre séparation et volonté. Face à leurs profonds regards, de quoi faisons-nous l’expérience ? Face au «  silence des bêtes  », qu’entendons-nous ?

« “L’animal est comme un pays, il ne se déplace pas hors de chez lui” disait Gilles Aillaud, le peintre philosophe qui avait fait d’eux les sujets de sa peinture, parce qu’il pensait que la façon dont ils remplissaient leur existence était complète. Or c’est bien ainsi qu’ils sont et vont de par le monde, du moins si on les laisse un peu tranquilles, ce qui n’est plus si souvent le cas.
Les observer, les suivre, essayer de comprendre leur façon d’habiter la terre, l’air ou les eaux, imaginer le vertige d’un monde d’où les noms sont absents mais où les choses sont béantes et les sensations avivées – c’est ce qu’il m’a toujours semblé que l’on devait faire avec eux.
Mais on est loin, très loin du compte, et ils sont en train de mourir. À l’heure où la bigarrure des existences devient une peau de chagrin, le moindre geste d’attention prend la valeur d’une sauvegarde. Ce que Christine Baudillon a vu et a su filmer, c’est la patience animale, ce sont les temporalités différentes où ils respirent et sont chez eux et où, pensifs, ils dilatent l’étendue même où ils vivent. »

Jean-Christophe Bailly

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Jean-Christophe Bailly est né à Paris en 1949. Auteur d’une trentaine d’ouvrages se répartissant entre divers genres (récits, poésie, théâtre et surtout essais), il a longtemps travaillé dans l’édition et a enseigné jusqu’en 2015 à l’École nationale supérieure de la nature et du paysage à Blois. En 2007 il a publié aux éditions Bayard Le versant animal, un essai dans lequel il explique pourquoi la question animale est devenue absolument centrale – pour lui-même, bien sûr, mais aussi pour tous ceux que la diversité fascine et que les menaces qui pèsent sur elle inquiètent. Parmi ses œuvres récentes : L’Atelier infini (Hazan, 2007), L’Instant et son ombre (Seuil, 2008), Le Dépaysement (Seuil, 2011), Le Parti pris des animaux (Seuil, 2013), Un arbre en mai (Seuil, 2018), L’Imagement (Seuil, 2020).

Christine Baudillon a réalisé plusieurs films consacrés à des musiciens ancrés dans l’improvisation libre (Siegfried Kessler, Joëlle Léandre, Daunik Lazro, Raymond Boni). En 2018, elle accompagne le film posthume de François Lagarde, Le Rouge et le Gris – Ernst Jünger dans la Grande Guerre, dont elle est la monteuse. En 2014, elle entreprend le tournage d’Animal Pensivité, un essai cinématographique qui aborde l’animal non pas dans ce qu’il a de spectaculaire (vitalité et mouvement) mais lorsque sa pensée nous saisit le temps d’un regard.

Pour accompagner la séance d’Animal Pensivité, retrouvez aussi, sur le site du festival, l’écrivain 
Jean-Christophe Bailly lisant un extrait de son livre Le Versant animal (Bayard, 2007).

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Séances

  • Festival Scope : accès aux films| jeudi 18 mars 2021 - 20H00

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  • Vimeo : accès aux rencontres| jeudi 18 mars 2021 - 21H30 | VF

    Rencontre avec Christine Baudillon - Animal Pensivité

    Regarder

    Entretien filmé disponible à partir du 18/03/2021